Je suis ému d’annoncer la sortie en France de notre livre Les Assiégés – Dans l’enfer du 7 octobre.
Cette histoire m’a bouleversé. Elle m’a profondément touché.
C’est un récit hors du commun. Même après des mois d’enquête, il continue de me hanter.
27 personnes, entassées dans un abri minuscule de quelques mètres carrés.
Sans armes, à mains nues, elles repoussent des dizaines de terroristes qui leur tirent dessus, leur lancent des grenades et même des RPG.
Pendant 40 minutes, elles tiennent bon. Elles renvoient les grenades et parviennent même à blesser certains assaillants.
Pendant ce temps, elles appellent la police, l’armée, tous ceux qu’ils connaissent – mais personne ne vient.
Puis, les terroristes entrent. Ils enlèvent quatre otages et exécutent les autres à bout portant.
Par miracle, sept survivants échappent à la mort.
Mais l’horreur ne s’arrête pas là.
Pendant des heures, ces rescapés restent cachés dans l’abri, au milieu des corps de leurs amis.
Personne ne vient les secourir.
Ce n’est qu’au bout de sept heures, par un hasard tragique, que des civils découvrent la scène et évacuent les survivants vers l’hôpital Soroka.
Quelques jours après le 7 octobre, j’ai entendu parler pour la première fois de cet abri à l’intersection de Réïm.
D’Anner Shapira, qui a renvoyé les grenades hors de l’abri.
De Hirsch, Alon, Eliya et Or, traînés hors de cet enfer et pris en otage.
De la résistance incroyable des survivants, qui ont tenu des heures durant, au milieu des corps de leurs amis.
Les médias israéliens l’appellent "la migounit de la mort".
Mais pour moi, c’est avant tout une histoire de courage, d’humanité et d’amitié.
C’est la migounit du courage.
Avec Hervé Deguine, journaliste et écrivain français, bouleversé lui aussi par ce drame, nous avons décidé de tout documenter.
Pendant des mois, nous avons enquêté, interviewé les survivants, les familles des otages et des assassinés, et découvert des éléments nouveaux.
Cet été, le livre a été publié en hébreu chez Yedioth Ahronoth. Aujourd’hui, il paraît en France aux Éditions Cherche Midi.
C’est un récit captivant, à couper le souffle.
Difficile d’imaginer comment ces jeunes, venus faire la fête à Nova, ont résisté aussi longtemps, à mains nues, face aux terroristes.
Mais ce récit soulève aussi des questions brûlantes sur ce qui s’est passé ce samedi maudit.
Il permet de comprendre l’ampleur du traumatisme qui a frappé la société israélienne le 7 octobre.
Au fil des dizaines d’entretiens réalisés pour ce livre, nous avons découvert bien plus qu’un récit tragique.
Nous avons rencontré des personnes extraordinaires, aux histoires de vie bouleversantes.
Pour moi, c’est avant tout une histoire de courage, d’humanité et d’amitié.
Et surtout, l’histoire n’est pas terminée.
Deux otages de la migounit sont toujours captifs. Toujours en vie : Eliya Cohen et Alon Ohel.
Je vous invite à lire ce livre, mais surtout, je veux remercier les familles, serrer les survivants dans mes bras et appeler, crier, exiger :
LIBÉREZ TOUS LES OTAGES.
C’est maintenant. Ramenez-les à la maison.